LE DEBROUSSAILLEMENT PAR LES ANES

Nos ânes ne font pas que de la randonnée. En saison, ils partent accompagner des familles ou des amoureux de leurs longues oreilles mais vous êtes vous posé la question de ce qu’ils font le reste de l’année? Car ce ne sont pas des VTT que l’on peut remiser en attendant la saison prochaine.

Et bien ils débroussaillent sans le savoir la montagne et font du sylvo pastoralisme. Ils répondent aux  mesures agro-environnementales européenne avec leurs estomacs sur pattes avec comme principale occupation grignoter du bout des babines le moindre brin d’herbe! La classe!

Et ils sont devenus très utiles à la collectivité au point que certaines communes se les arrachent!

 Une alternative écologique au débroussaillement mécanique

Pour prévenir les feux de forêts qui sont de plus en plus à craindre à cause de la sècheresse, il existe depuis toujours des moyens à 4 pattes et aux babines gourmandes que rien n’arrête. Prêts à croquer du bout des lèvres d’épineux chardons ou des buissons plein d’aiguillons rébarbatifs, des ronces enchevêtrées, des broussailles labyrinthiques, des tiges ligneuses, des inextricables fourrés ou des filandreuses futaies. Rien ne résiste au passage de leurs mâchoires expertes! Notre troupeau constitué d’une quarantaine de tête de débroussailleuse sans fil et eurêka le fil ne s’entortille pas… et pas besoin d’essence, juste de câlins de temps en temps, notre troupeau donc, assure l’entretien des terres du hameau de Villeplane . Broute que broute!

La ferme de Villeplane et ses 40 ânes

Ces ânes appartiennent à la ferme de VIlleplane qui est la partenaire de notre agence Itinerance.

L’exploitation agricole est constituée de 3 membres à plusieurs casquettes :

– le débroussaillement par les ânes

-la location des ânes pour la randonnée ou les travaux agricoles

-la culture du blé en vue de produire de la farine pour faire du  pain avec le four à pain communal de Villeplane

-le maraichâge pour alimenter l’écogite de Villpeplane en circuit court.

L’écodébroussaillage

La ferme de Villeplane développe cette activité environnementale de débroussaillement depuis près de 30 ans Pour l’instant, le troupeau se cantonne au hameau de Villeplane mais à cause de la sècheresse, il va sans doute devoir s’expatrier sur d’autres terrains à défricher et répondre à des demandes de débroussaillement de terrains soit privés soit communaux:

Cette activité agricole donne un sens nouveau au métier d’agriculteur et définit un autre volet d’agriculture de service, consacrée à la protection de la nature.

Le métier d’agriculteur en renouvellement:

« – Nous avons à cœur de concevoir et de développer un projet personnel, innovant, à l’écart des schémas préexistants et
dépassant le cadre strict de l’activité agricole 
pour s’adapter en permanence au contexte environnemental.
Nous sommes agriculteurs porteurs de projets personnels avec une activité agricole sur mesure, fortement maîtrisée et en
cohérence avec des aspirations personnelles en phase avec nos convictions et nos conceptions de la vie. Nous  privilégions des projets de dimension modeste et familiale, préservant un équilibre de vie. »

Le métier d’agriculteur est en train de se transformer sous l’effet des attentes environnementales.

  • voir le terrain en premier et définir les dangers : route passante, ravin,
  • vérifier la densité de la végétation pour ne pas faire de sûrpaturage
  • accessibilité des terrains pour installer des clôtures
  • s’assurer d’un passage humain régulier pour vérifier l’aspect sanitaire du troupeau et des clotures.
  •  présence d’eau
  • installation de clotures à 2 ou 3 fils
  •  acheminement des ânes

Puis un devis sera établi au forfait en fonction de la faisabilité. Il sera sans doute név-cessaire de parfaire le travail des ânes par un passage  mécanique humain pour nettoyer correctement le terrain :

Une obligation d’entretien

Le débroussaillage (ou débroussaillement) est obligatoire dans les zones exposées à un risque d’incendie. Les règles générales de débroussaillage peuvent être précisées par la réglementation locale.

De quoi s’agit-il ? : que dit le servie public?

« Le débroussaillage (ou débroussaillement) consiste à limiter les risques de propagation d’incendie dans des zones exposées en matière d’incendie (en pratique, aux abords des forêts).

L’opération consiste à réduire les matières végétales de toute nature (herbe, branchage, feuilles…) pouvant prendre feu et de propager un incendie aux habitations.

Il peut s’agir par exemple d’élaguer les arbres ou arbustes ou d’éliminer des résidus de coupe (branchage, herbe…).

Si vous ne respectez pas l’obligation de débroussailler, la commune peut vous mettre en demeure de le faire. Le maire peut décider d’une astreinte de 100 € maximum par jour de retard. Vous aurez à payer cette astreinte à partir de la notification : Formalité par laquelle un acte de procédure ou une décision est porté à la connaissance d’une personne de la mise en demeure et jusqu’à ce que vous fassiez le débroussaillage, ou jusqu’à ce que le maire le fasse faire d’office à vos frais.

La commune peut également vous infliger une amende administrative pouvant aller jusqu’à 30 € par m² non débroussaillé.

Par ailleurs, vous risquez une amende pénale pouvant aller jusqu’à 750 € (1 500 € dans un lotissement).

Si le fait que vous n’ayez pas débroussaillé a permis la propagation d’un incendie qui a détruit le bien d’autrui, vous pouvez être condamné à une peine allant jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 15 000 €. S’il s’agit de votre logement, votre assureur peut appliquer une franchise supplémentaire de 5 000 €. »

Massif du  Mercantour : constatations d’après le plan départemental de protection de la forêt : PDPFCI

Ce massif est relativement peu touché par les incendies et seulement en hiver, les causes les plus fréquentes sont la foudre et le feu pastoral. L’aléa, tout comme les enjeux, reste faible, les surfaces touchées peu étendues, les feux d’hiver sont peu virulents du fait de l’altitude élevée et de la végétation rase de ce secteur.
La stratégie de lutte à utiliser est, lorsque le feu est déclaré, de favoriser l’accès auxsecours en crête pour l’y fixer tout en pratiquant l’utilisation du feu tactique sur lesflancs, si nécessaire.
Lorsque le sinistre est déclaré le temps d’arrivée des secours peut être long (supérieur à 1 heure). Ce délai s’explique par les difficultés d’acheminement des secours (éloignements des voies routières).
Pour limiter le développement en nombre et surface des incendies, seule la pratique du brûlage dirigé semble appropriée à ce secteur, y compris en zone centrale du Parc National du Mercantour.
Il faut aussi noter que l’accès aux équipements de protection et de lutte et leur utilisation peut être parfois limité par les conditions propres à la saison hivernale :
verglas, neige, gel.

Massif  des Quatre Vallées dont la haute vallée du Var

Ce massif est nettement plus concerné par les feux de forêt que le précédent, ils ne sont plus seulement hivernaux : les feux d’été sont parfois présents.
Bien que les causes soient similaires (foudre et feux pastoraux) pour les plus fréquentes, l’aléa est plus fort, les surfaces parcourues plus grandes et le nombre de départs plus important, l’équipement est ici plus important : plus de points d’eau et plus de pistes et de liaison.
Les enjeux de protection des personnes et des biens sont très limités.
La stratégie de lutte repose essentiellement sur les moyens aériens et les moyens de type « commando feux de forêt ».Il faut aussi noter que l’accès aux équipements de protection et de lutte et leur utilisation peut être parfois limité par les conditions propres à la saison hivernale :verglas, neige, gel.

 

Les travaux de débroussaillement effectués par la ferme de Villeplane depuis 30 ans:

La ferme de Villeplane s’est engagée sur des mesures agro-environnementales et a contracté depuis 2010 des contrats environnementaux.

Il dresse un état des enjeux sur les pratiques/contraintes liées au pastoralisme et des enjeux de biodiversité. Il permet de définir des mesures de gestion du troupeau qui répondent au mieux aux enjeux pré-cités.

Le plan de gestion éco-pastoral: description succincte de l’ensemble des zones pastorales exploitées :

L’unité pastorale concernée par la MAE correspond aux pâturages autour de l’exploitation, sur un territoire qui s’étend sur environ 250 ha, entre m d’altitude.

On distingue :

  • Les pelouses à brome sur les anciens prés de fauche : elles sont plutôt bien entretenues par les ânes mais demande une gestion complémentaire au pâturage pour garder leur qualité et éviter leur embroussaillement et leur enrésinement. Elles ont une valeur agro-écologique importante.
  • Les landes à genêts cendrés : bien exposées, elles sont plutôt diversifiées et offrent une ressource intéressante pour les ânes.
  • Les boisements de pins sylvestres : ils composent une grande partie du pâturage utilisé par les ânes qui valorisent bien le brachypode penné qui constitue la strate herbacée tant que ces boisements restent assez clairs. Le risque de fermeture trop grande dans ces espaces existe et des travaux ont été menés dans les précédents contrats agroenvironnementaux pour lutter contre l’enrésinement.
  • Les chênaies pubescentes : là aussi, tant qu’elles sont ouvertes, la strate herbacée est bien consommée par les ânes. Elles ont tendance à être envahie par le pin sylvestre.

 

1.2 La ressource pastorale

La qualité de la ressource pastorale à disposition est moyenne, avec des secteurs plus intéressants comme les pelouses à brome. Les landes à genets diversifiées sont aussi bien valorisées par les ânes

1.3 La gestion pastorale actuelle de l’unité

Le troupeau est conduit en plusieurs lots répartis sur les parcs de pâturage. Les promenades se font entre mi-mai et mi-septembre donc à ces dates la plupart des ânes ne sont pas sur l’exploitation.

1.4 Atouts et contraintes

Externes :

La présence de randonneurs et autres utilisateurs est peu importante.

La faune sauvage (chevreuil, cerfs, sangliers) demande une adaptation du type de clôture (fil souple pour éviter qu’il ne casse par exemple) et donc une surveillance des limites des parcs très fréquentes.

La chasse est pratiquée sur les pâturages communaux et doit donc être prise en compte, mais cette activité se fait en bonne entente. Cependant, à ces périodes une attention particulière est à avoir sur les parcs car la faune sauvage, désorganisée, a tendance à casser plus fréquemment les fils.

Objectif : avoir une gestion pastorale: préconisations d’utilisation pastorale :

Effectif maximal sur l’ensemble de l’unité : 55 UGB

Niveau de consommation du tapis herbacé : entre 2 et 5 selon la grille de raclage nationale chaque année

Niveau de consommation de la strate ligneuse : consommation partielle (coups de dents) des arbustes.

En complément, il est fortement encourager de procéder à des coupes de pin sylvestre (sous réserve de l’autorisation du propriétaire) pour lutter contre l’enrésinement et l’embroussaillement afin de favoriser une mosaïque de milieux en maintenant ou récréant des pelouses et un pré-bois pâturable.

Maintien d’ouverture et gestion pastorale des pelouses productives

Objectifs :

Maintenir les pelouses anciennement prés de fauche qui ont tendance à se fermer et qui offre une diversité floristique contenant des espèces protégées notamment des orchidées. Accessoirement, la diversité floristique offre une ressource pour les abeilles (des ruches appartenant à la famille de l’éleveur sont présentes sur le site).

Préconisations d’utilisation pastorale :

Idem mesure amélioration gestion pastorale (paragraphe précédent).

Engagements du bénéficiaire :

Idem mesure amélioration gestion pastorale (paragraphe précédent) et en complément :

Ä Pâturage raisonné des pelouses, après la floraison.

Ä Gyrobroyage des refus de pâturage des ânes à l’automne, sur toutes les surfaces accessibles en tracteur.

  • Espèces à éliminer : toutes les espèces peuvent être éliminées mais il est conseillé de garder quelques arbustes. A noter que le déveleppement du pin sylvestre est à proscrire sur ces zones : il doit donc être éliminé.
  • Taux de recouvrement ligneux à maintenir : Au maximum, le taux de recouvrement ligneux en devra pas dépasser 30 %.
  • Périodicité d’élimination des rejets: 1 fois au minimum sur les 5 ans
  • Période d’interdiction des travaux: du 1er au 30 avril et du 1er au 31 juillet
  • Méthode d’élimination mécanique : Girobroyeur et en complément tronçonneuse ou petit matériel de coupe si nécessaire.
  • Traitement des rémanents: les rémanents peuvent être soit laissés au sol (cas du broyat), soit exportés, soit mis en tas bien rassemblés, si possible au pied d’arbres restant et peuvent être de façon ponctuelle incinérés en respectant la législation en vigueur. En règle générale, il s’agit surtout de bien débriser les plus gros tas de rémanents (moins de 2 m).

Résultats attendus :

Maintien de l’état de pelouse de type prairial avec son cortège d’espèces végétales associée.

Points de contrôle :

Pâturage et fauche des pelouses réalisés, et enregistrement des pratiques.

Gestion pastorale avec ouverture et entretien du milieu (EU HERB 09)

Objectifs :

Favoriser le développement des feuillus et maintenir des clairières et une strate herbacée en sous-bois de pins.

Préconisations d’utilisation pastorale :

Idem mesure amélioration gestion pastorale (paragraphe précédent).

Engagements du bénéficiaire :

Idem mesure amélioration gestion pastorale (paragraphe précédent) et en complément, en concertation avec l’opérateur Natura 2000 et sous réserve de l’accord du propriétaire :

Ä Coupe sélective des pins pour du bois de chauffage sur les secteurs où des feuillus sont implantés.

Ä Coupe des accrues de pins de moins de 1,50 m sur les zones définies en concertation avec l’opérateur Natura 2000 afin d’obtenir une pelouse en sous-bois de pins.

  • Espèces à éliminer : pin sylvestre. Les autres espèces peuvent être éliminées mais il est conseillé de garder quelques arbustes.
  • Méthode d’élimination mécanique : Tronçonneuse ou petit matériel de coupe.
  • Traitement des rémanents: les rémanents peuvent être soit exportés, soit mis en tas bien rassemblés, si possible au pied d’arbres restant et peuvent être de façon ponctuelle incinérés en respectant la législation en vigueur. En règle générale, il s’agit surtout de bien débriser les tas de rémanents (moins de 2 m).

Ä Enregistrement des interventions : l’enregistrement devra porter à minima sur les points suivants évoqués lors du paragraphe « amélioration de la gestion pastorale » et en complément sur le type d’intervention réalisé dans le cadre de l’ouverture, la date des travaux et le matériel utilisé.

Résultats attendus :

Maintien d’une mosaïque de milieux en confortant les milieux ouverts dans un secteur plutôt forestier et/ou embroussaillé. Développement des feuillus et développement d’une strate herbacée en sous-bois.

Points de contrôle :

Réalisation des travaux et enregistrement des pratiques.

Bibligraphie:

https://www.ladepeche.fr/article/2018/06/03/2810123-des-anes-pour-debroussailler.html

https://www.ladepeche.fr/2021/04/26/et-des-anes-encore-pour-debroussailler-vertement-9510059.php

https://www.lindependant.fr/2022/02/06/bagnoles-pour-debroussailler-faites-appel-aux-anes-10093035.php

https://www.francebleu.fr/infos/environnement/dqdqs-1595594020

https://www.nicematin.com/insolite/cette-commune-de-la-cote-dazur-recrute-deux-anes-supplementaires-pour-debroussailler-542513

 

 

Table des matières