Pour cet été, nous vous recommandons deux livres qui pourront accompagner vos randonnées à travers le Mercantour sauvage et sans vouloir comparer les voyages extraordinaires effectués par ces femmes exceptionnelles, ils passionneront ceux et celles qui s’intéressent à l’histoire, au féminisme ou à la nature : Méfiez-vous des femmes qui marchent et  » l’art de marcher » de Rebecca Solnit 

« Méfiez-vous des femmes qui marchent » d’Annabel Abbs

Méfiez-vous des femmes qui marchent - 1

C’est un livre fascinant sur les femmes qui ont parcouru de longues distances à pied, souvent dans des conditions difficiles au 19 eme et début 20 eme siècle. Annabel Abbs raconte l’histoire de plusieurs de ces femmes, notamment Freya Stark, Gertrude Bell et Robyn Davidson. Elle explore également la signification de la marche pour ces femmes et comment elle leur a permis de trouver l’indépendance et la liberté.

Le livre commence par l’histoire de Freya Stark, une voyageuse britannique du début du20e siècle. Elle était une femme indépendante et audacieuse qui a parcouru le Moyen-Orient à pied, en cheval et en voiture. Elle a écrit des livres sur ses voyages, qui ont été acclamés par la critique.

L’auteur raconte ensuite l’histoire de Gertrude Bell, une autre voyageuse britannique du début du XXe siècle qui était une érudite et une aventurière qui a exploré le Moyen-Orient et l’Asie centrale. Elle a joué un rôle important dans la création de la frontière entre l’Irak et la Syrie.

Voici d’autres exemples de ces voyageuses parcourant le monde:

  • Frieda von Richthofen, une Allemande qui a parcouru le monde en auto-stop, en train et à pied, dans les années 1920 et 1930.
  • Gwen John, une peintre galloise qui a parcouru la France et l’Italie dans les années 1900 et 1910.
  • Clara Vyvyan, une Australienne qui a parcouru l’Australie à pied dans les années 1930 et 1940.
  • Nan Shepherd, une écrivaine écossaise qui a parcouru les Highlands écossais dans les années 1930 et 1940.
  • Simone de Beauvoir, une philosophe française qui a parcouru l’Afrique du Nord dans les années 1950.
  • Georgia O’Keeffe, une peintre américaine qui a parcouru le Nouveau-Mexique dans les années 1940 et 1950.

Le livre se termine par l’histoire de Robyn Davidson, une femme australienne qui a parcouru 2 700 kilomètres à travers l’Australie avec un troupeau de chameaux. C’  était une femme déterminée et courageuse qui a surmonté de nombreux obstacles lors de son voyage.

« Méfiez-vous des femmes qui marchent » est un livre pour les femmes qui rêvent d’aventures tout en étant bien contentes de rester tranquillement dans leur foyer protecteur. Mais ces aventurières donnent le sentiment que l’on peut être du  » sexe faible » comme on l’affirmait au 19 eme siècle tout en ayant une vie trépidante. d’exploratrice.  C’est également un livre important car il montre comment la marche peut être une source de grande joie et de satisfaction.

Voici quelques éléments particulièrement intéressants dans le livre :

  • La résilience et la détermination des femmes qui ont été décrites.
  • La beauté et la diversité des paysages qu’elles ont parcourus.
  • Les leçons d’indépendance et de liberté qu’elles communiquent.

Ce livre est un excellent ajout à toute bibliothèque de sac à dos. Ce sont des histoires qui encouragent les lecteurs à explorer le monde et à se dépasser à découvrir les bienfaits de la marche autant pour découvrir le monde que son propre monde intérieur.

 « L’art de marcher » de Rebecca Solnit :

L'art de marcher par Solnit

« L’art de marcher » est un essai de Rebecca Solnit publié en 2002. Dans cet essai, Solnit explore la marche comme une forme d’art, d’expression et de connaissance. Elle explore comment la marche peut nous connecter à nous-mêmes, au monde qui nous entoure et aux autres. Elle montre comment la marche peut être une forme de méditation, de réflexion et d’exploration. C’est une œuvre littéraire captivante qui invite les lecteurs à découvrir le monde à travers la lentille de la marche. Ce livre explore non seulement l’acte physique de marcher, mais aussi la manière dont la marche peut devenir une métaphore puissante pour l’exploration de soi, la contemplation et la découverte de nouveaux horizons.

La Marche comme Exploration de l’Espace

L’un des aspects les plus fascinants du livre est la manière dont l’auteure dépeint la marche comme un moyen de découvrir et de s’approprier l’espace qui nous entoure. Elle souligne que la marche permet de ralentir et d’apprécier les détails souvent négligés de notre environnement. Elle évoque également comment la marche peut transformer des lieux familiers en des terrains d’aventure et de découverte, en nous permettant de voir autrement ce que nous prenons généralement pour acquis. L’auteure exploite également le contraste entre la vitesse de la marche et celle des moyens de transport modernes pour mettre en lumière la richesse des expériences que nous pouvons vivre lorsque nous ralentissons et prenons le temps d’explorer notre environnement à pied.

Pour la plupart d’entre nous, la marche fait penser à de longues randonnées dans la nature, parfois à des exploits sportifs inaccessibles au commun des mortels. Justement, dans une avant-dernière partie fort conséquente, intitulée La vie des rues, Rebecca Solnit traite de la marche en ville. Un chapitre sur Paris (si!) et enfin un chapitre dédié aux femmes (hé oui, les femmes étaient plus encouragées à demeurer à la maison qu’à marcher).

Avec humour elle termine avec les substituts à la marche, sur tapis roulant en salle de sport, se penche sur le cas de certaines villes américaines où marcher devient impossible, et termine, de façon étonnante mais finalement compréhensible, par une randonnée sur une avenue principale de Las Vegas…

La Marche comme Exploration de l’Intérieur

Outre l’exploration de l’espace extérieur, « L’Art de marcher » explore également la manière dont la marche peut être une quête intérieure. Solnit souligne que la marche solitaire peut offrir un espace pour la réflexion profonde, la méditation et la créativité. Marcher peut être une occasion de se déconnecter du tumulte de la vie moderne, de trouver le calme intérieur et de clarifier ses pensées.

L’auteure invoque également la notion de « flânerie », cette pratique consistant à se promener sans mais précise. Elle insiste sur l’importance de laisser errer son esprit et de se laisser guider par le hasard, car c’est souvent dans ces moments que naissent les pensées les plus profondes et les idées les plus créatives. Découvrez ainsi notre randonnée justement dénommée  » flâneries en Mercantour » !

La Marche et la Liberté

Un thème récurrent dans « L’Art de marcher » est celui de la liberté.Où l’ on souligne que la marche peut être un acte de résistance contre les contraintes de la société moderne. En marchant, nous réaffirmons notre capacité à prendre des décisions autonomes et à sortir des sentiers battus. La marche devient ainsi un moyen de rejeter la standardisation et de réclamer notre individualité.

Conclusion

En fin de compte, « L’Art de marcher » de Rebecca Solnit est bien plus qu’un simple livre sur la marche. C’est une invitation à ralentir, à explorer et à réfléchir, que ce dans les rues d’une ville animée ou dans les sentiers soit tranquilles de la nature. Solnit nous rappelle que la marche peut être un moyen de connecter l’extérieur et l’intérieur, et de redécouvrir le monde qui nous entoure ainsi que notre propre moi intérieur. C’est un livre qui nous incite à embrasser l’acte simple mais enrichi de marcher, avec toute son art et sa signification.