Je suis Gédéon, l’âne fétiche d’Itinérance. Ane philosophe par nature et à la retraite de surcroît, j’ai pris le temps de réfléchir cet été en mâchonnant mes carottes sauvages tout en regardant partir en randonnée sur les sentiers du Mercantour mes congénères avec d’agréables familles.

« Cet été, les gens sont cool ! » m’ont rapporté mes amis. A croire que d’enfermer les gens entre 4 murs pendant 2 mois les rend plus aptes à apprécier le fait d’être en vie dans la nature simplement comme nous les ânes…
Il y a une question que je me pose sans oser me la poser et en ayant l’air bête de la poser tout en me la posant quand même. Du coup, j’ai décidé d’essayer d’y voir plus clair car je sens que ça va intéresser tout le monde et dresser les foules de scientifiques contre moi.

L’homme, le monde animal et la nature

Petit esprit que je suis, j’entends parler partout de l’interaction de plus en plus pressante entre le monde animal et les hommes.`Ca me fait un peu bondir malgré mes vieux os ( en apparté qui intéressent tant les bergers qui veulent en faire des battants de cloches tellement ils sont durs ) car l’homme occidental est convaincu qu’il y a une barrière entre lui et la nature. Mais ne voit-il pas qu’il en fait partie, qu’il en est un chaînon et qu’il devrait se glisser en toute discrétion dans cette merveilleuse aventure qu’est la vie sur Terre. Aujourd’hui est le jour du dépassement avec un recul extraordinaire de 3 semaines. Tout cela ne veut rien dire car les hommes sont dans une lancée effrénée, ce ne sont pas les chiffres qui vont faire reculer la banquise et nous les ânes, à part braire et avertir, on ne peut rien faire. Quant-à nous, animaux du désert, on sait se garantir de la sècheresse, nos corps ont appris à stocker la nourriture en cas de famine, à boire avec parcimonie et à aimer sentir les odeurs de la terre.
Alors, je ne vais pas m’en donner à coeur joie et reprendre une thèse conspirationiste, je suis un âne tout de même.Il sera dit que la corporation des ânes ne relaie pas d’intox.

Petit rhinolophe du Mercantour, es-tu porteur de COVID ?

Petit rhinolophe

Je voudrais simplement savoir si le couple de chauve-souris que je vois passer tous les soirs devant mon nez qui est une espèce protégée, le petit rhinolophe, a le matériel génétique pour me transmettre le virus. Je ne voudrais pas être le pangolin européen qui est le vecteur de transmission à l’homme! Comprenez mon intérêt! Déjà que les Chinois nous exterminent pour soit disant une graisse en-dessous de notre peau qui aurait les effets aphrodisiaques de la corne de rhinocéros!
Un animal qui héberge un virus sans être malade et peut le transmettre à d’autres espèces est appelé « réservoir ». Dans le cas du nouveau coronavirus, il s’agit peut-être de la chauve-souris : selon une récente étude, les génomes de ce virus et de ceux qui circulent chez cet animal sont identiques à 96%.
Mais le virus de chauve-souris n’étant pas équipé pour se fixer sur les récepteurs humains, il est sans doute passé par une autre espèce pour s’adapter à l’homme, appelée « hôte intermédiaire ».
Cet « hôte intermédiaire », c’est peut-être le pangolin, un petit mammifère à écailles menacé d’extinction. Des scientifiques chinois ont émis l’hypothèse qu’il pourrait être l’animal qui a transmis le nouveau coronavirus à l’homme. Mais cette info date. Depuis, d’autres études ont prétendu d’autres pistes.

Coronavirus et chauve-souris: une cohabitation depuis toujours

Spectacled Flying-fox (Pteropus conspicilatus) photograped at Port Douglas, Far North Queensland, Australia.

Etonnamment ce petit mammifère volant, ce qui en soi est extraordinaire n’a pas une image reluisante. Sans doute parce qu’elle est nocturne, et associée à de nombreux mythes. C’est donc très vite un coupable désigné qui augmentera encore un peu plus les peurs et les préjugés que l’on a sur la chauve-souris .
Mais ce n’est pas si simple.

on ne peut pas parler de la chauve-souris sans parler de leur utilité.

 » Sur les 6495 mammifères répertoriés dans le monde, on compte près de 1400 espèces de chauves-souris : une extraordinaire diversité issue de plus de 50 millions d’années d’évolution. En Auvergne, 29 espèces sur les 35 que compte la France métropolitaine, ont été recensées. Et aucune d’entre elles n’est liée au coronavirus responsable de l’épidémie. Si toutes sont porteuses de virus, au même titre que l’Homme et d’autres animaux, ceux-ci ne sont pas forcément dangereux pour l’homme et ne franchissent que rarement la barrière des espèces. En particulier en Europe, comme l’explique Lilian Girard, chargé de mission à l’Association « Chauve-souris Auvergne » : « On en trouve beaucoup plus sur les chauves-souris tropicales. La raison est simple : une grande partie des virus ne supporte pas les gros changements de température. Or, sous notre climat, il peut faire très froid. Ebola, par exemple, ne supporte pas le gel. Mais quand les chauves-souris hibernent, leur corps tombe à la même température que le milieu dans lequel elles sont, et cela tue certains virus. »

Ne craignons pas les chauves-souris

Friendly lesser horseshoe bat resting on girls bike helmet in a cave in Somerset, UK

En France, les chauves-souris et les habitas sont protégés par la loi : leur élimination, mais aussi l’altération ou la destruction de leurs gîtes sont illégales et peuvent être punis d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. Les appels ont augmenté de propriétaires ayant des granges ou des baisses hébergeant les gîtes de chauve-souris. Les gens veulent s’en débarrasser

Lilian Girard rajoute . « L’idée, c’est qu’elles vivent avec des virus depuis des millions d’années . C’est une sorte de course à l’armement entre le virus et l’hôte : le virus attaque, l’hôte se protège, puis le virus mute, l’hôte se protège encore, et ainsi de suite. C’est comme un système de serrures et de clés qui n’arrêtent pas de se transformer. Et au final, après des millions d’années, la chauve-souris reconnaît forcément un certain nombre de clés, et s’en défend. Ce n’est pas le cas de l’homme, qui n’est jamais entré en contact avec eux, et qui a quand même 49,8 millions d’années de moins que la chauve-souris. »

Aujourd’hui, l’utilité de la chauve-souris n’est plus à démontrer
Si les chauves-souris sont jugées inquiétantes par beaucoup, c’est surtout parce qu’elles sont méconnues. Et pourtant, leur originalité et leur utilité méritent largement qu’on s’y intéresse. Seul mammifère à voler, les chauves-souris rendent de nombreux services à l’homme, sans qu’il s’en rende forcément compte. « Leur rôle est majeur dans les écosystèmes, notamment pour réguler les populations d’insectes, mais aussi pour polliniser et disséminer des graines sur de grandes surfaces », argumente Tanguy Stoecklé, Cinéaste animalier, réalisateur et passionné de chiroptères, il a décidé de mettre son film « Une vie de grand rhinolophe » en ligne gratuitement pendant le confinement, et au moins jusqu’à septembre, pour la Nuit Européenne des chauves-souris. Ce film, il lui a fallu 4 ans pour le tourner dans le cadre d’un programme de protection des chauves-souris.

Conclusion de Gédéon

Si vous voulez aiguiser votre curiosité et braver la peur irraisonnée de ces pauvres vampires prêts à vous sucer le sang et à vous refiler toutes les maladies du monde, il y a plein de sites internet. De toutes façons, il n’y a rien à craindre, j’ai tapé coronavirus et petit rhinolophe du Mercantour, il n’y a aucune réponse, c’est que Google le sait bien, elle ne sont pas dangereuses. Ca, c’est la conclusion d’un âne geek.

https://www.nuitdelachauvesouris.com/animation-nuit-de-la-chauve-souris/partir-la-decouverte-des-chauves-souris-en-haute-vallee-du-var

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