Passage de cigognes sur le Mercantour

C’est le printemps et le confinement est rendu encore plus difficile pour les citadins enfermés dans leur appartement quand on entend les oiseaux nous promettre une belle journée! Ici dans le Mercantour, l’équipe d’Itinerance est confinée en plein milieu d’une nature sauvage et extraordinaire. Nous avons une pensée pour tous les confinés des villes! Les cigognes traversent le ciel et claquent du bec. Elles se sont posées à Varberg dans les prairies à peine sorties de leur blanc manteau. » « Elle ne niche pas dans les Alpes-Maritimes, mais on est actuellement en période de migration », décrypte Benjamin Salvarelli, responsable de programme biodiversité à la Ligue protectrice des oiseaux (LPO) Paca. Les cigognes sont de retour d’Afrique, où elles ont passé l’hiver. Elles repartent nicher en Camargue, où il y a une centaine d’individus, mais pour la plupart vers le Nord de l’Europe. »

Les hirondelles ne font pas le printemps

Tôt le matin, déjà, les petits peuples des arbres nous narguent et nous enchantent. Les mésanges attendent avec impatience que les cerises arrivent. Les geais sont déjà prêts et volent au-dessus des fruitiers évaluant si la récolte sera bonne et la concurrence sera rude. Le coucou était à l’heure la semaine dernière mais nous n’avions pas de sous en poche. La tradition veut que l’on ait un peu de monnaie quand on entend pour la première fois le chant du coucou mais 2020 ne sera pas une année-à-sous, c’est sûr pour nous qui travaillons dans le tourisme! Mais pourquoi pas une année riche en rebondissements avec une nouvelle vie qui doit s’inventer avec un peu d’imagination!
A l’heure où tout semble difficile à cerner, il est bon de se rapprocher de la beauté de la nature. La magie salvatrice du chant des oiseaux au petit matin, le scintillement des étoiles la nuit sont le support moral quand on se fatigué d’une vie confinée.
Hubert Reeves a écrit «  Oiseaux, Merveilleux oiseaux: Il s’émerveille devant leurs prouesses «  un des plus émouvants témoignages de la prodigieuse richesse de notre univers. Comment le vol gracieux des hirondelles a-t-il pu émerger de la chaotique matière primordiale? »
Voilà des questions qui nous remettent à notre juste place dans la nature et nous poussent encore une fois à poser un regard étonné et neuf sur cette Terre que nous malmenons.

Avifaune Mercantour

Oiseaux et biodiversité dans le Mercantour


L’hiver est bien parti et la douceur est présente. 41 à 42° c’est la température corporelle des oiseaux. Celle-ci est bien au-dessus de celle des humains et en hiver les passereaux doivent compenser les importantes pertes énergétiques en trouvant de la nourriture riche en lipides. Ainsi les passereaux peuvent perdre jusqu’à 10% de leur poids lors des nuits froides. Alors en ce matin printanier, nous avons choisi de parler «  oiseaux ». Le sujet est vaste et il n’est pas de notre propos de nous lancer dans un recensement des connaissances mais de « survoler »,( terme bien approprié) la biodiversité du Mercantour http://biodiversite.mercantour-parcnational.fr/groupe/Oiseaux. Après un bref inventaire des oiseaux du Mercantour, nous essaierons simplement ici de présenter les grandes associations qui comme la LPO ou le parc national du Mercantour sont en charge de la protection et de l’observation des oiseaux.

avifaune Mercantour

Les oiseaux dans nos vallées du Mercantour

Plus de 150 espèces sont présentes sur notre territoire du Mercantour avec des oiseaux d’altitude comme la Perdrix bartavelle, la Niverolle des Alpes, le Tétras-Lyre, le Lagopède alpin, l’Aigle royal ou le charognard casser d’os, le Gypaète Barbu, plus grand oiseau d’Europe avec une envergure approchant 2 m 70.Voici un excellent site qui va vous permettre de reconnaitre le chant des oiseaux du Mercantour :Lors de vos randonnées vous serez intrigués par les chants divers qui vous accompagneront. Dans certaines falaises, au rocher de Bramus après le tunnel et au-dessus de Bante, on peut voir voler très haut dans le ciel des espèces de »corneilles », ce sont en réalité des chocards à bec jaune, oiseaux granivores insectivores vivant en colonies, au tempérament remarquable.
Autour des villages et des campagnes, la hulotte ou chat huant, la
chevêche, le moyen-Duc vous rappelleront par leur chant toute l’ampleur
de la vie secrète de la nuit.
Comme beaucoup d’autres animaux, ils préfèrent le calme et la couverture de la nuit pour partir à la recherche de leur nourriture, alors que le jour, ils se reposent, à l’abri de toute indiscrétion.
Si au bout d’une longue randonnée vous vous trouvez pris par la nuit, redescendez sans précipitation, mais avec prudence. Vous entendrez, de 1700 à 1500m la chouette Tengmalm dans les forêts de mélèzes ou de conifères. Cette petite chouette, très discrète par son habitat et ses moeurs nocturnes, vous accompagnera peut-être un bout de chemin, intriguée par le faisceau de votre lampe de poche.
Allant du roitelet au pic vert en passant par le bec croisé et le geai, quelques perdrix grises quoique très rares à cause du manque de cultures peuplent nos campagnes.
Enfin les rapaces diurnes: éperviers, buses variables, faucons Crécerelles, nichant en paroi rocheuse, le Circaëte ou Jean le Blanc nichant au sommet des conifères à la saison estivale (aigle des serpents).
Il est possible de voir sur un névé les traces du lièvre variable, peut-être un petit Tétras, sans doute un Lagopède alpin.
Plus haut encore dans le ciel, vous aurez peut être la chance de voir le roi de la vallée : l’aigle royal, implacable, intouchable, assumant le rôle ingrat d’éliminer tous les animaux impotents, blessés, malformés qui pourraient tôt ou tard devenir un danger pour les populations saines. Itinerance organise régulièrement des stages de faune et avifaune avec Cedric Robion comme guide et vous pourrez recueillir toutes les informations utiles lors de ces randonnées pour parfaire votre connaissance des oiseaux du Mercantour.

Les rapaces dans le parc national du Mercantour

Parmi les 15 espèces de rapaces diurnes et nocturnes du Parc national du Mercantour, 3 espèces emblématiques et remarquables, soit par leur rôle écologique ou leur statut d’espèce protégée, font l’objet de suivis spécifiques et, dans le cas du gypaète barbu Gypaetus barbatus, d’une opération de réintroduction.

Les protocoles d’étude
Les rapaces, groupe d’espèces emblématiques et d’intérêt biologique, ont fait l’objet, dès la création du Parc national du Mercantour, de 3 types de programmes ou projet en vue de leur sauvegarde,notamment en intégrant des problématiques de gestion. L’inventaire par milieux a permis d’établir
la liste des espèces présentes (rapaces diurnes et nocturnes). L’aigle royal Aquila chrysaetos a fait l’objet d’un dénombrement des couples et actuellement d’un suivi de la reproduction. La répartition et le régime alimentaire du faucon pèlerin Falco peregrinus et du grand-duc d’Europe Bubo bubo ont été étudiés, avec pour cette dernière espèce une évaluation de la mortalité liée au réseau EDF.
Le gypaète barbu, disparu des Alpes (dernier oiseau, tué en 1913 dans le Val d’Aoste) et autrefois présent dans les Alpes du sud, bénéficie d’un programme de réintroduction international, le Parc national ayant été retenu comme quatrième site de lâcher dès 1990 et la première opération de lâcher intervenant en 1993.
L’aigle royal, Aquila chrysaetos: le suivi de la reproduction des couples d’aigle royal (1999 : 41 couples dont 23 en zone centrale)à travers un échantillon de population permet de disposer d’une veille écologique sur cette espèce.
En effet, il est supposé que des variations importantes de la productivité (nombre de jeunes par rapport au nombre de couples suivis) ou du succès de la reproduction (nombre de jeunes par rapport au nombre de couples pondeurs) sur plusieurs années mettraient en évidence des
perturbations affectant l’espèce. Pour effectuer ce suivi, il est nécessaire de connaître l’occupation spatiale pendant la reproduction ainsi que les aires de chacun des couples. Ceux-ci sont contrôlés à chaque saison de reproduction en vue du repérage de l’aire utilisée, le suivi au nid étant maintenu jusqu’à l’envol du jeune.

Protection de l’avifaune dans le Mercantour

Nous nous insurgeons contre les Chinois et leur habitude de manger la faune sauvage les considérant un peu comme des sauvages mais qu’en est-il de nos pratiques :
BirdLife International estime que plus d’un demi-million de passereaux sont ainsi braconnés en France chaque année à des fins gastronomiques ou pour leur qualité d’oiseaux chanteurs. Voir à ce sujet l’article de la LPO

Pour ceux qui veulent aller plus loin, la LPO organise un mooc.
L’objectif est d’acquérir des connaissances scientifiques, techniques et méthodologiques et être en mesure de reconnaître et d’étudier le comportement des oiseaux. La partie théorique en ligne est complétée par un programme de formations pratiques sur le terrain, Le pack n° 1 dispense 10 cours présentant les critères d’identification de 121 espèces d’oiseaux et propose près de 600 questions d’exercices avec, les corrections correspondantes.
Contenu des cours du Pack 1
• Taxinomie
• Topographie et description / outil 1
• Les groupes / outil 2
• Les familles / outil 3
• Les passereaux / partie 1 : divers
• Les passereaux / partie 2 : les granivores
• Les anatidae / partie 1 : les canards
• Les oiseaux d’eau (autres)
• Les rapaces diurnes / partie 1 : ceux de taille moyenne
• Introduction aux chants
• Exercices récapitulatifs

Contenu des cours du Pack 2
• Les Laridae – Sternidae
• Les rapaces diurnes / partie 2 : ceux de petite taille
• Anatidae / partie 2 : les oies et les cygnes
• Les colorés (martin-pêcheur etc.)
• Les pics
• Passereaux / partie 3 :  les opportunistes
• Passereaux / partie 4 : les insectivores terrestres/percheurs
• Les nocturnes
• Les chants / partie 1
• Exercices récapitulatifs
Contenu des cours du Pack 3
• Révision des Packs 1 et 2
• Les rapaces diurnes / partie 3 : les grands
• Passereaux / partie 4 : les insectivores terrestres/percheurs (pipits)
• Passereaux / partie 5.1 : les insectivores acrobatiques/farfouilleurs (pouillots, fauvettes)
• Passereaux / partie 5.2 : les insectivores acrobatiques/farfouilleurs (troglodyte, roitelets, cisticole, bouscarle, locustelle)
• Les pigeons, tétras
• Limicoles / partie 1 : les chevaliers
• Limicoles / partie 2 : les bécasseaux
• Les martinets
• Les chants / partie 2
• Exercices récapitulatifs
Contenus des packs 4 et 5 à venir

avifaune parc national Mercantour

Bibliographie

Bibliographie : un excellent guide pour emporter dans son sac à dos : «  Oiseaux d’Europe de Hermann Heinzel/ Richard Fitter/John Parslow de Delachaux et Niestlé. Les cartes montrent les directions générales suivies par es oiseaux migrateurs, l’identification est assez simple et les planches ont été exécutées pour le livre.

Annexes : données de la DIREN( direction régionale de l’environnement)
Faune ( inventaire du Patrimoine Naturel de Provence-Alpes-Côte d’Azur
: au niveau de l’avifaune nicheuse et estivante, on rencontre un cortège riche et diversifié:

Aigle royal, prestigieux rapace diurne remarquable, actuellement en légère augmentation après avoirfortement régressé, occupant préférentiellement les régions accidentées avec zones rocheuses et étendues forestières, Circaète Jean-le-blanc, rapace remarquable d’affinité méridionale, au
régime alimentaire ophiophage, Caille des blés, espèce remarquable des milieux dégagés à végétation herbeuse haute (prairies et cultures notamment), jusqu’à 2 200 m. d’altitude,
Lagopède alpin, espèce avienne remarquable, menacée et en régression, d’origine arctique, relique de l’époque glaciaire dans les Alpes, où elle occupe les reliefs de croupes et de crêtes, fréquemment enneigées et balayées par le vent entre 1 800 et 3 700 m. d’altitude, Tétras lyre,
espèce remarquable assez raree t en léger déclin, d’affinité montagnarde, typique des écotones entre forêts (lisières), prairies, pelouses et landes,
ESPECES REMARQUABLES

  • Mont pelat – Mont Saint Honorat – Grès d’Annot 1
    Oiseaux de la Directive Oiseaux :
  • Oiseaux de l’Annexe 1 : Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus),
  • Perdrix bartavelle des Alpes(Alectoris graeca saxatilis),
  • Aigle royal (Aquila chrysaetos),
  • Hibou grand-duc (Bubo bubo),
  • Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus),
  • Busard cendré (Circus pygargus),
  • Pic noir(Dryocopus martius),
  • Bruant ortolan (Emberiza hortulana),
  • Faucon pélerin (Falco peregrinus),
  • Chouette chevêchette (Glaucidium passerinum),
  • Aigle de Bonelli (Hieraaetus fasciatus),
  • Lagopède alpin ssp. des Alpes (Lagopus mutus helveticus),
  • Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio),
  • Alouette lulu (Lullula arborea),
  • Milan noir (Milvus migrans), Milan royal (Milvus milvus),
  • Bondrée apivore (Pernis apivorus),
  • Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax),
  • Tétras lyre ssp. continentale (Tetrao tetrix tetrix)

Table des matières